“La politique migratoire du Maroc entre l’Union africaine et l’Union européenne : Le difficile pari d’un équilibre”, Ferrié Jean-Noë, Note de recherche CIFE, janvier 2019
La politique migratoire de l’Europe lui est dictée par la politique intérieure des Etats membres ; il en est de même des différentes politiques étrangères de chacun des Etats de l’Union. Cette politique intérieure apparaît orientée aussi bien par la crainte actuelle des succès électoraux des partis dits populistes que par le lent mais constant alignement antérieur des partis de gauche sur les positions de la droite et de l’extrême droite à l’encontre des migrants, bloquant le développement d’un discours alternatif crédible. Il en découle qu’une partie importante de la politique étrangère de l’Union européenne consiste à convaincre ses voisins du sud de contrôler pour elle ses frontières méditerranéennes, en d’autres termes de bloquer les migrants, notamment subsahariens, d’accepter de les réadmettre, en cas d’expulsion, et de les recevoir, s’ils sont sauvés en mer, à la place des Etats de l’Europe du sud vers lesquels ils se dirigeaient. A cette politique de contrôle des migrants irréguliers s’ajoute une politique coordonnée de contrôle de l’admission temporaire sur le territoire européen, c’est-à-dire une politique restrictive et tatillonne de délivrance des visas. Si ces politiques peuvent avoir des effets positifs sur la légitimité intérieure des gouvernants européens, elles ont inévitablement […]
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